À quoi se raccrocher?

Qu'est-ce qui suscite chez vous l'espoir?

Qu'est-ce qui soutient votre motivation?

Ma question ressemble à certains thèmes déjà abordés, tous les bons trucs donnés. Je voudrais orienter celui-ci dans un sens "à long terme". Je veux dire par là: à quoi vous raccrochez-vous quand vous avez le goût de démissionner, de cesser la lutte?

Je sais qu'il convient de le faire pour soi, mais y a-t-il des éléments extérieurs qui peuvent prendre la relève temporairement en attendant la motivation qui vient de soi?

J'ai été confrontée à la question récemment. Ce qui me vient pour l'instant, c'est la "contrainte" de l'engagement envers mon conjoint. Il a déjà été assez abandonné dans sa vie. Pas question que je le quitte dans l'espoir d'un monde meilleur... Mais comme il est hors de question de continuer de survivre, de seulement vivoter, aussi bien tenter pour la xième fois de me relever car, cette fois, je sais qu'il y a autre chose de mieux.

Quelques autres pistes pour lancer le sujet:
les témoignages de "guérison"?
les marques d'attention d'autrui?

J'allais oublier: être en contact avec quelqu'un (thérapeute ou non) qui croit encore en moi...

Cela m'amène à avoir une pensée particulière pour celles qui souffrent tout autant mais qui ne correspondent pas au modèle anorexique, celles qui ne répondent pas aux critères d'hospitalisaion. J'aimerais beaucoup vous entendre sur ce sujet de la motivation.

bah euh.
au premier abord, j'me suis dit fuck l'espoir, fuck la motivation, rien ni personne ne me la suscite.

et pis comme exercice, j'ai décidé de répondre à la question parce qu'elle tombe à point et justement parce que j'ai pas envie d'y répondre.

Alors...

tu le sais sans doute déjà mais...la possibilité d'avoir des enfants. rien n'est plus triste que de m'imaginer une maison silencieuse ou rien ne traine, où c'est le calme plat. J'veux de la marmaille (comme le dirait Lynda lemay)

le café du matin, dans le silence ou dans les rires, seule ou pas. ouais je sais c'est banal. mais pour moi, c'est un moment de grâce et je veux être là pour en profiter le plus longtemps possible...

l'idée de ne pas avoir tout appris ce que je pouvais apprendre de la vie...(ouais c'est utopique on ne sait jamais tout...)

bon...c'est ce qui me vient ent ête pour l'instant...
philo
xxx

Ce qui me maintient en vie, le désir d'enfants. Si je peux pas n'avoir GOOD BYE. Je veux pas faire de mal à mes proches mais je fatigue de plus en plus. Je ne suis pas sur du tout que je veux rester en vie aussi longtemps. L'envie de mourrir devient de plus en plus tangible et seul solution possible.

Ce qui me motive? Ce qui me donne la force de me battre chaque jour?

Je dirais que ce sont d'abord tous les petits plaisirs de la vie. Avant, je n'avais que des buts à long terme (genre faire de grosses études (je n'arrivais même pas à savoir ce que je voulais faire de ma vie) et "réussir ma vie"). Je me mettais trop de pression. Je devais faire de grosses études, je voulais être comme toutes mes amies du secondaire...

Le problème, c'est que je n'étais pas comme elles, j'avais une petite faiblesse... La maladie m'handicappait (et m'ahandicappe toujours, mais moins). Je n'arrivais plus à atteindre mes buts et là, c'était la fin du monde! (de ma vie en tout cas!). Je n'avais plus rien à quoi me raccrocher, je me sentais extrêmement coupable et complètement nulle.

Mes buts étaient très difficiles à atteindre et surtout, ils étaient trop à long terme. J'avais l'impression que je ne les atteindrais jamais et je perdais espoir...

Maintenant, je tente de profiter de chaque instant de bonheur qui s'offre à moi. Le plus important, c'est le "ici maintenant". En faisant du moment présent un bon moment, je me sens beaucoup mieux, beaucoup plus positive et optimiste. Je sais que c'est très dur à faire, mais il faut se donner le temps. Un petit pas à la fois... La montagne est beaucoup plus facile à gravir un pas à la fois. Il y a beaucoup plus de petites réussites. Et chaque réussite me redonne encore plus d'espoir et de bien-être. Aujourd'hui, j'arrive à croire que j'arriverai à faire ma vie. Peut-être pas en suivant le chemin bien droit, mais j'y arriverai. Les obstacles sur mon parcours m'ont peut-être fait mal, mais ils m'ont rendue plus forte et surtout, plus ouverte aux petites joies quotidiennes.

Je dévie un peu là... Tout ça pour dire que je m'accroche tout simplement aux petits plaisirs de la vie. Mais les gens autour de moi sont aussi très importants. N-Drou, P'tite Mamzelle, thérapeutes, ... Quand je n'arrive plus à voir les beautés de la vie, quand j'ai le goût d'abandonner, je pense à ces gens que j'aime. Je me dis qu'ils sont là, que je ne suis pas seule dans mon combat et qu'ils me font du bien. Peu importe comment je vais, ces gens me font toujours du bien...

Voilà! Je suis très bien accrochée à la vie ces temps-ci... ;)